Comment les différencier ? ce sont deux approches complémentaires et pourtant si différentes. Pour tenter de les définir revenons à leurs origines et significations.
Si je devais définir la méditation…c’est un voyage immobile, une rencontre avec soi. En nous connaissant mieux, nous sommes plus facilement équipés pour partir à la rencontre de l’autre. L’autre, que nous avons souvent tendance à différencier, à mettre à distance alors qu’il représente des parties de soi…souvent, celles que l’on cache, masque, ignore. Elle permet de nous relier à notre personnalité créative et d’accueillir plus facilement toutes les parties de notre personnalité, de réconcilier (ou de mettre en paix) nos zones d’ombre et de lumière (en référence au psychiatre suisse, Carl Gustave Jung). En méditant régulièrement, il nous est plus facile de les accepter et d’accueillir ce monde en mouvement. En déposant nos résistances, nous sommes alors plus agiles, moins en inconfort avec les différentes parties de nous même, davantage disponibles et ouverts à notre existence et à la vie.
« La méditation…un voyage immobile…un esprit plus agile »
La sophrologie est une rencontre avec notre géographie corporelle, avec notre corps et toutes les tensions qu’il recèle. Non pas pour les mettre à distance mais pour nous faire ressentir la vie en nous (en sophrologie on parle de vivance). Elle est définie également par l’étude de la conscience et la conquête des valeurs existentielles de l’être. Son fondateur, Alfonso Caycedo, neuropsychiatre, souhaitait améliorer la qualité de vie des personnes et favoriser l’expression de leurs capacités (de concentration, de mémorisation, de confiance en soi etc). En essayant de pas être trop réducteur, ces deux approches permettent le développement de comportements agiles et l’expression de différentes formes d’intelligences indispensables pour cheminer dans un monde impermanent, faciliter l’émergence d’environnements positifs, créatifs et bienveillants.
Quel est le rôle de la voix en sophrologie et dans les pratiques méditatives ? la voix est un outil clé pour le sophrologue car elle sert de point d’appui pour vous guider. Le sophrologue vous remet un enregistrement audio à la fin de chaque séance pour vous entrainer à votre rythme. Elle sert aussi de repère auditif lors des méditations guidées. Toutefois, certaines pratiques méditatives peuvent être réalisées dans un silence total (pas toujours accessible en début de pratique). Cependant, avec l’entrainement, cela peut se transformer en besoin de la part du pratiquant. C’est à vous, en fonction de votre état (émotionnel, physique), de votre besoin du moment et expérience dans votre pratique de définir ce qui vous convient le mieux.
Quelle est la place accordée au silence dans ces deux pratiques ? les temps de silence sont tout aussi importants. La voix comme support est en début de pratique un repère souvent attendu pour progressivement se faire plus discrète
Quelle est la place accordée à l’autonomie ? elle est centrale car l’objectif est d’accompagner la personne vers une pratique de la méditation en autonomie au même titre que la sophrologie. Le pratiquant sera progressivement capable d’utiliser des supports personnels (ses sensations, son corps, ses émotions, ses capacités de visualisation, son souffle, sa respiration). Au delà de votre pratique, elle vous aide à (re)prendre confiance en vous, à réduire votre dépendance face aux regards des autres en adoptant des décisions qui correspondent à votre personnalité et à votre cheminement personnel et professionnel.
Quel est l’intérêt de pratiquer en groupe ? la méditation ou la sophrologie peuvent également être pratiquées en groupe. Cela permet de partager collectivement vos ressentis, d’être dans une dynamique différente d’un accompagnement personnalisé. Il est intéressant d’alterner les pratiques individuelles et collectives.
La relation au temps, en quoi est-ce important de l’aborder ? le temps présent « être dans l’ici et maintenant » est souvent évoqué comme un objectif à atteindre. Cela reste un idéal car notre cerveau nous entraine fréquemment vers notre passé ou futur. Dans les pratiques méditatives et en sophrologie l’accompagnant vous amène à porter votre attention sur vos sensations. En les observant et en les ressentant vous devenez plus réceptif et sensible au moment présent. Contrairement à la méditation, le sophrologue vous invite, en fonction de vos objectifs, à réaliser des exercices orientés vers le futur ( la visualisation par exemple pour vous préparer à un examen, un entretien de recrutement, une négociation) ou vers le passé (rechercher des expériences positives pour mieux vivre le moment présent).
Ces pratiques favorisent-elles l’émergence d’états de conscience modifiés ? la sophrologie avec l’aide des techniques de relaxation vous entraine vers un état situé entre veille et sommeil. On retrouve cet état dans les pratiques méditatives puisqu’il est demandé de relâcher votre corps tout en gardant une juste tension musculaire. On parlera dans ce cas d’état de conscience modifié. Il ne s’agit en aucune façon d’un état qualifié de magique. C’est un état naturel, de relâchement musculaire et mental qui vous permet d’être en contact avec votre personnalité intuitive et créative.
Ces pratiques aident-elles à prendre des décisions efficaces ? elles sont même indissociables d’une prise de décision efficace. Le stress moderne nous entraine souvent à prendre des décisions que nous regrettons par la suite. La méditation et la sophrologie nous aident à retrouver le calme indispensable face à une situation. Elles nous relient à nos émotions et à notre intuition qui transmettent des informations précises et précieuses sur la meilleure attitude possible face à une situation personnelle ou professionnelle. Or, dans ce monde qui tourne si vite, prenons nous le temps de les écouter vraiment ?